
Vendredi dernier, le 19 septembre 2025 à 17 h, Telgruc-sur-Mer a donné le ton d’une troisième édition d’exception. Sur la grande plage, 230 ultra-traileurs — dont 14 femmes — se sont élancés sur le 166km solo, suivis une heure plus tard par 75 équipes en relais. Entre mer d’Iroise, falaises et sentiers du GR34, le Grand Raid du Finistère (GRF) a une nouvelle fois marié performance et frisson marin. Au menu de cet article : on décortique la course , les classements, des réactions, les liens photos et projection pour 2026.
Présentation de l’événement
Créé pour magnifier la Presqu’île de Crozon, le Grand Raid du Finistère traverse une zone Natura 2000 préservée, offrant un terrain sauvage et technique façonné par l’océan.
Cette année l’événement a rassemblé près de 2 000 participants attendus (1 500 coureurs chronométrés et 500 marcheurs), 300 bénévoles mobilisés et 12 communes traversées.
Un menu sportif en 5 formats chronométrés, de 18 à 166 km, complétés par une rando de 10 km et des courses enfants (entre 250 et 680 m en fonction de l’âge) :
- GRF 166 (166 km, 3 700 m D+, solo)
- GRF 166 Relais (4 sections de 36 à 54 km, 600 à 1 300 m D+)
- GRF 92 (92 km, 2 100 m D+)
- GRF 56 (56 km, 1 200 m D+)
- GRF 18 (18 km, 300 m D+)
Déroulé de la compétition
Départ et premières heures
Face à l’horizon, le peloton file plein ouest sous un ciel lumineux. Objectif du soir: le Menez Hom (330 m), toit du parcours, pris d’assaut par un public venu en nombre encourager les coureurs au coucher du soleil. Ambiance chalet d’alpage… version granite et goémon.
Les moments-clés
Nuit douce sur la forêt de Landévennec, puis longue traversée le long de la rade, la lueur de Brest en vigie.
À l’aube, changement de décor à l’approche de Camaret : le vent s’accentue, la pluie s’invite, les embruns cinglent. Ici, rien n’arrête les rafales; la course se gagne autant au mental qu’aux quadriceps.
Cap de la Chèvre, point de bascule de l’ultra : les jambes lourdes, les stratégies s’affinent, les écarts se creusent. La tête de course, en avance sur les temps de référence, bouscule même le tempo des postes d’assistance — preuve d’une organisation réactive au cordeau.
Arrivée et verdict
Sous un ciel balayé par un vent persistant, les premiers bouclent le tour de la Presqu’île alors que les éclaircies reviennent. La ligne d’arrivée à Telgruc accueille héros et héroïnes salés par l’iode, rincés par les kilomètres.
Performances et classements
Classement général femmes (GRF 166)
1 . Marie Chasseray — 22:03:31
2 . Anne-Gaëlle Cherdel — 24:14:14
3 . Saoussen Zran — 25:02:19
Classement général hommes (GRF 166)
1 . Tanguy Warin — 16:41:34
2 . Jérémy Tréguer — 18:01:07
3 . Pierre-Yves Pichon — 18:09:09
Fait marquant : rythme soutenu malgré une météo matinale agitée et un terrain sans répit. Au petit matin, on ne comptait plus que 190 concurrents encore en course sur le 166 km, signe d’un tracé roulant mais exigeant où « les jambes et les pieds ne se reposent jamais », résumera le vainqueur.
Résultats complets et par catégories: à consulter juste ici sur le site officiel du Grand Raid du Finistère
Témoignages et réactions
Vainqueur hommes, Tanguy Warin a confié avoir “trouvé les ressources au Cap de la Chèvre” pour faire la différence, avant de gérer son avance sur la deuxième moitié du parcours.
Côté femmes, Marie Chasseray raconte un passage-clé autour du 90e km, “où il a fallu tenir au mental jusqu’au 140e”, avant de sécuriser sa victoire, portée par le soutien de ses proches sur ses terres.
Les bénévoles et accompagnateurs, omniprésents du Menez Hom aux plages du sud, ont offert un soutien “de phare dans la nuit” selon plusieurs coureurs, saluant une organisation précise malgré le passage anticipé des leaders.
Analyse et bilan
- Organisation : maîtrise du dispositif, balisage clair, assistance réactive malgré l’avance des premiers. Le duo météo/logistique a été bien géré: grand soleil au départ, nuit clémente, grains matinaux, puis éclaircies au final.
- Parcours : un ultra “rapide et exigeant” peu de répit musculaire, alternance sentiers côtiers, dunes, sous-bois, relances constantes. Les 3 700 m D+ se vivent davantage dans la répétition d’efforts que dans de longs cols.
- Identité : le Grand Raid du Finistère assume pleinement son ADN marin. Ici, l’océan est partenaire et adversaire. Cette signature, portée par l’esprit “bénévoles & territoires”, fait grandir la course.
- Valeurs : à l’initiative d’ultra-traileurs engagés comme François Hinault l’organisateur de cet evenement, le Grand Raid du Finistère promeut le mouvement pour tous, le dépassement de soi et la lutte contre la sédentarité. Des messages relayés toute l’année via des contenus dédiés (notamment son podcast “L’instant outdoor”).
Comparée à 2024, l’édition 2025 restera comme plus rapide en tête et plus sélective pour le peloton, la fenêtre météo ayant joué les arbitres au petit matin.
Conclusion et perspectives

Des panoramas du Menez Hom aux falaises du Cap de la Chèvre, des lumières de Brest aux plages de sable blanc, le Grand Raid du Finistère 2025 a offert un condensé d’iode, de vent et d’intensité. À inscrire sur sa liste de courses “mythiques” si vous aimez:
- les tracés 100 % nature sur GR34,
- les ultras “qui roulent mais qui piquent”,
- l’ambiance de bord de mer où chaque rafale rappelle que l’on court au bout de la terre.
Envie d’être au départ en 2026 ?
Inscriptions et informations officielles: rendez-vous sur le site du Grand Raid du Finistère (Mais on vous previent il va falloir patienter un peu, les inscriptions 2026 ne sont pas encore ouvertes au moment de l’écriture de cet article, fin septembre 25)
Bénévolat: les candidatures ouvrent traditionnellement en amont de l’été; soyez à l’affut 😉
À l’année prochaine, même lieu, même iode… et peut-être un nouveau record sous les embruns bretons.
Vous cherchez un bon matos pour filmer vos courses et les partager sur les réseaux ou en famille ? Juste ici l’analyse de Serge sur la camera INSTA 360 X5
Crédit photos Grand Raid du Finistère 2025 Cyrille Quintard/ Géraldine Magnan/Thomas Galliache