L’UT 100 inside
kilomètres après kilomètres

Si vous avez manqué la présentation de l’Ultra Trail de Guadeloupe (UTDG), cet événement incontournable qui ne manque pas de piment, ne vous inquiétez pas ! Nous vous invitons à lire notre article publié le 7 mars, où nous vous dévoilons tous les détails sur cette grande fête du trail à Petit-Bourg.
Organisé par l’association TANBOU RANDO, l’UTDG propose quatre parcours spectaculaires à travers les paysages grandioses de la Basse-Terre [10 K – 25 k nocturne – 55 k et 100K]
Ultra Trace 2025 – Tanbou Rando
Dans cet article, nous vous embarquons cette fois ci sur le terrain pour une immersion totale au cœur de l’Ultra Trail de la Guadeloupe. Découvrez le retour d’expérience de nos 2 coureurs Sandra Cochini et Serge Fortini engagés sur l’exigent UT100 Km
Revivez avec eux cette aventure unique et boueuse à travers les sentiers exigeants de la Basse-Terre jusqu’à la finish Line.
Et pour faire de votre aventure sur l’Ultra Trail de la Guadeloupe une véritable réussite, ils vous livreront toutes les informations pratiques essentielles ainsi que toutes leurs recommandations pour aborder l’UTDG dans les meilleures conditions
Le record a-t-il été battu cette année ? qui a remporté l’épreuve ?
Nos coureurs vous racontent leur aventure avant, pendant et après cet Ultra Guadeloupéen d’exception. A vos marques ! Vous saurez tout ce qu’il faut savoir sur l’UTDG. C’est parti !
Pour vivre la course en vidéo c’est juste ici
Before the race by Sandra et Serge
Préparation du chantier ! 🏗️
Sans rentrer dans les détails de la préparation physique de l’ultra qui vous appartient, il nous semblait incontournable de vous livrer des points de détails importants avant de vous engager sur l’Ultra Trace de Guadeloupe :
- Arrivez plusieurs jours avant !
Nous sommes arrivés le Mercredi 5 mars en fin de journée à l’aéroport de Pointe à Pitre pour un départ de course le Samedi 8 mars à 5h du matin. Idéalement, il est préférable si vos moyens et votre organisation vous le permet d’arriver une semaine avant.
Il est important de prendre en compte les perturbations liées au décalage horaire, mais également de s’acclimater à la chaleur et habituer votre organisme au taux d’humidité, qui peut donner l’impression de se trouver en haute montagne pendant votre ultra.
Vous pourrez également profiter de cette occasion pour effectuer quelques randonnées afin de « tâter » le terrain de votre futur jeu.
Nous avons choisi de nous rendre au col des Mamelles pour salir nos chaussures de boue avant l’heure. Situé sur la route de la Traversée, entre Petit-Bourg et Pointe-Noire (le trajet de la navette du départ), le col des Mamelles offre des sentiers menant à deux sommets principaux : la Mamelle de Pigeon et la Mamelle de Petit-Bourg. Nous avons opté pour le premier. Ces itinéraires permettent de découvrir la richesse de la forêt tropicale tout en accédant à des points de vue panoramiques sur l’île.
Comment optimiser votre « avant course »
Nous avons pris le parti de visiter le sud Basse Terre avant l’ultra car nous avons pensé que nous aurions amplement l’occasion de découvrir le nord de Basse-Terre grâce à l’ultra trail. Et c’est peu de le dire … Une belle rando de 100 km nous attend.
Nous réserverons la visite de Grande Terre, ses plages de sable blanc et toutes ces merveilles pour l’after ultra.
Après notre rando d’acclimatation, nous avons donc poursuivi notre chemin vers Pointe Noire, Bouillante, Vieux habitants. Bref, tout le littoral sud-ouest et ses plages noires avant un merveilleux coucher de soleil au phare de vieux fort à l’extrême sud de Basse Terre. Moment magique !
Le temps nous a manqué pour visiter la Soufrière, mais était-ce vraiment raisonnable de le faire avant l’épreuve ?
Où loger ?
Notre choix d’avant course s’est porté sur un logement à Petit Bourg à 1km du site d’arrivée : le complexe sportif Gaël Monfils. Tellement pratique d’être à côté de l’arrivée après cet éprouvant effort.
Mais vous pourrez très bien choisir de vous établir à proximité du départ à Pointe Noire ou à proximité de Deshaie et les belles plages du nord étant donné qu’il est possible de récupérer le dossard juste avant le départ. Vous éviterez ainsi des allers-retours à Petit-Bourg.
Vous trouverez plus facilement des appartements ou gites proposés par des locaux [Merci Emilienne pour votre accueil en passant] que des complexes hôteliers dont cette partie de l’ile n’est pas trop pourvue.
Le QG de l’UTDG
Tout se passe à Petit Bourg au complexe Gael Monfils : conférence de presse, retrait des dossards, arrivées, remises des prix.
Ne vous attendez pas à un « village » d’ultra trail. Ici pas de chichi mais l’essentiel. Vous aurez peut-être le plaisir de croiser José Losbar l’homme clef et fondateur de l’ultra ou l’extraordinaire directeur de course Johan . Quoi qu’il en soit, les bénévoles seront déjà aux petits soins pour répondre à toutes vos questions avec une extrême gentillesse.
Les « précieux » dossards N° 8 et N°9 sont récupérés et accompagnés d’un tee-shirt UTDG et d’une eco-cup. Pas de puce cette année encore, mais un pointage sur chacun des 10 check point que compte l’ultra sera effectué. Pour les retardataires, les dossards peuvent être aussi récupérés à la piscine de Pointe Noire le matin du départ.
Les navettes & sacs de délestage
Une navette est prévue au départ de Petit Bourg à 3h du matin le jour de la course pour acheminer les coureurs avec leurs sacs de délestage vers le départ.
Pas de sac fournit par l’organisation, prévoyez donc votre propre sac de délestage qui sera étiqueté avant le départ. Il faut compter ¾ d’heure pour rejoindre Pointe Noire depuis petit bourg. La route n’est pas tortueuse du tout, vous pouvez même finir votre nuit dans le bus.

Comment s’habiller ?
Sauf si comme Sandra vous faites preuve de malchance niveau météo même dans les endroits les plus chauds du monde, et que vous préférez vous charger d’une 2ieme couche… Ici c’est inutile mais rien ne vous empêche de transporter un « manche longue » dans votre sac de délestage. Seul le vêtement de pluie est obligatoire niveau « textile ». En ce début de saison sèche en Guadeloupe les températures sont pour nous métropolitains très chaudes : 25 degrés la nuit et 10 degrés de plus -ressentis 50 degrés – sur les plages du nord en plein « cagnard ».
Donc, casquette, tour de cou (à mouiller dans les rivières et ravito), lunettes et crème solaire sont de rigueur.
Nous vous conseillons de prendre 1 à 2 paires de chaussettes de rechange pour les moins rapides : une fois sortie de la boue des 18 premiers km, et pour éventuellement en changer après le sable et l’eau salée des plages afin arriver neuf à la base de vie au 56ieme.
A la base de vie, prévoyez un change complet y compris les chaussures pour affronter la 2ieme partie de course et non des moindres. Ne nous vous dites pas merci toute de suite 😊

« Ski de boue », avec ou sans bâtons ?
Difficile de faire « ski de boue » dixit le Directeur de course Johan avec sarcasme, sans bâtons ! il faut dire que l’édition 2025 à été particulièrement « boueuse » et hors normes compte tenu des pluies des jours précédents. Ils vous seront d’une grande utilité quoi qu’il en soit dans les montées boueuses et glissantes mais il est clair qu’ils deviennent une contrainte dans les parties très techniques et notamment en descente. Dans le doute : Prenez-les !
Et les ravitaillements ?
En matière de nutrition pendant la course, vous avez tous vos tips et préférences. Voici les nôtres :

EffiNov Nutrition. Cette marque française est devenue un incontournable durant les routines d’efforts, que ce soit à l’entraînement ou en compétition.
le Hydraminov Gel+, un gel à la saveur abricot-goyave super pratique avec son format refermable. Il est bourré de vitamines, minéraux, et BCAA pour garder votre énergie au top et protéger vos muscles même sur les longues distances. C’est un vrai coup de boost quand on sent la fatigue arriver.
Ensuite, la boisson Hydraminov : elle est hyper polyvalente (on peut l’utiliser en gel ou en boisson) et conçue pour hydrater tout en apportant des nutriments essentiels comme le magnésium, des protéines et des vitamines antioxydantes. Son plus, elle n’est pas trop sucrée, donc elle passe super bien même après plusieurs heures d’effort.
Le gros plus ? EffiNov, c’est made in France : une marque française éco-responsable, avec des produits fabriqués en Bretagne. Leur expertise en micronutrition est hyper rassurante, et ça fait plaisir de soutenir une marque engagée.
Bref, si vous voulez performer tout en respectant votre corps, je ne peux que vous conseiller ces produits ! Vous m’en direz des nouvelles sur vos prochaines courses 😉
Alé on reprend le fil de la course, pensez à remplir vos flasques et boire plus qu’il n’en faut pour éviter les crampes. L’humidité peut être traitre et la déshydratation arrive vite avec la chaleur.
Les 10 points de ravitaillements sont suffisants : banane, pastèque et autres fruits, Tuc, mini sandwich, barres de céréales. Evidemment vous trouverez de l’eau minérale et eau gazeuse, pas de crainte sur ce sujet avec des jerricanes douteuses… Le kiff total d’avoir les réfrigérateurs ou glacières avec du Coca, et cannettes d’Orangina, extrêmement fraiches. Un pur bonheur.
Malgré tout, prenez suffisamment de calories pour entre chaque ravitaillement, selon votre allure et le bon sens qu’impose l’exercice.

Trace et Balisage :
Comme pour tout ultra, il est essentiel de télécharger la trace du parcours pour garantir votre sécurité, même si le balisage est particulièrement soigné, y compris de nuit.
Pour éviter les mésaventures de Sandra (pour en savoir plus, lisez l’article jusqu’au bout), n’oubliez pas d’emporter une batterie de secours pour recharger votre téléphone, votre montre et votre lampe frontale. Pensez également à prévoir une deuxième batterie pour la base de vie… mieux vaut être prudent !
Tout est dit pour les recommandations et conseils d’avant course. Evidemment n’hésitez pas à poser des questions en commentaires à nos Ultra Traileurs qui se feront un plaisir d’y répondre.

L’UTDG Inside by Sandra
L’enfer de boue, des plages paradisiaques et une nuit infernale
La course peut être appréhendée en trois grands segments :
- Du départ au 18e kilomètre : Cette première partie est un véritable enfer de boue
- De Deshaie aux plages du nord : Cette section, qui mène à la base de vie, est un véritable paradis et offre un peu de repit avant la nuit.
- De Bone à l’arrivée : La dernière partie de la course se déroulera dans l’obscurité et la solitude de la forêt tropicale avant la descente jusqu’à la finish line.


Du start à Deshaie au 18ième
Un enfer de boue
Johan fait l’appel avant le débrief très précis, laissant sous-entendre avec un léger sadisme que nous allons en voir de toutes les couleurs. Et c’est le moins que l’on puisse dire, compte tenu de la diversité du terrain de jeu annoncé, très boueux, de sa technicité et des conditions tropicales, rendant l’exercice déjà exigeant particulièrement éprouvant.
Pointe noire à trou Caverne (0 à 5) :
La route goudronnée de cette première section nous plonge rapidement dans le vif du sujet, avec un petit plouf dans l’eau avant de sortir les bâtons pour affronter cette côte très raide qui nous mènera jusqu’à Trou Caverne. Au 5e km, un ravitaillement express est prévu. Déjà 400 mètres de dénivelé, ça pique avant même d’atteindre les premières difficultés spécifique de cette trace Guadeloupéenne. Et ce n’est que le début !


Trou caverne à Deshaie (5 à 18,5) :
La couleur dominante de cette section est le marron. Nous savions que nous allions rencontrer de la boue, mais pas à ce point ! C’est ici que commence la station « ski de boue », et c’est peu dire.
À moins de 7 km du départ, je ne compte plus mes chutes. La boue glisse et colle, nous laissant tous immaculés. C’est très ludique, et je ris de mes glissades… des pensées éphémères des premiers kilomètres qui se transformeront rapidement en « mais c’est quoi ce chantier ! », tant la boue énergivore rend chaque appui difficile et décuple la difficulté. La forêt est grandiose, avec une végétation d’un vert éclatant, et sous la boue, pierres et racines s’amusent à faire tomber le plus de coureurs possible.


Le jour s’est levé. Après Belle Hôtesse et ses bains de boue, nous faisons face à une descente vertigineuse où les branches deviennent nos meilleures alliées, contrairement aux bâtons que je range. Comptez 600 mètres de descente sur environ 7 km pour rejoindre Deshaie. Dantesque !
Un conseil : autour du 14e kilomètre, nous traversons une rivière… pardon, une ravine… parsemée de gros blocs glissants. Ici, débarrassez-vous d’un maximum de boue, c’est indispensable. Les paysages me rappellent par moments ceux de la Réunion, puis, soudain, nous arrivons à Deshaie. BIM ! C’est un changement total de décor. L’enfer est derrière nous pour le moment, à nous le paradis…

De Deshaie a Bone 56ième base de vie :
le paradis avant la nuit
De Deshaie à Anse des iles (18,5 à 38) :
Le ravitaillement de Deshaie est salutaire. Les coureurs s’y posent un bon moment, se « décrottent » un peu et se restaurent après les péripéties boueuses et éprouvantes de ces premiers 18 km, avant d’affronter un autre genre de difficulté : le sable. Je troque mon bandeau contre ma casquette et range ma frontale.

À la sortie du ravitaillement, après une légère bosse, c’est l’entrée du paradis avec la première plage : la plage de la Grande Anse. C’est magnifique ! La plage de sable jaune est immense et déserte, hormis quelques coureurs qui luttent contre le sable. Il fait très chaud en ce milieu de matinée, mais la beauté du paysage nous transporte. La course s’est bien étirée, mais j’ai retrouvé quelques traileurs pour papoter. J’ai envie de pleurer tellement c’est beau !


Sur environ 20 km, nous allons traverser six plages, toutes plus belles les unes que les autres, en alternant sable et chemins côtiers, sans grandes difficultés, hormis la chaleur et le sable. J’ai choisi de courir le plus près possible de la mer, là où le sable est plus dense.
Le ravitaillement du 30e kilomètre arrive à point nommé, et c’est un pur bonheur de se voir offrir des boissons hyper fraîches : « Un Orangina, s’il vous plaît… » Il ne manque plus que la paille et le transat ! Les bénévoles sont au top. Je remplis mon bidon, me restaure et me précipite vers la douche de plage, comme quasiment tous les coureurs, pour me doucher tout habillée. Ça fait un bien fou. J’en profite pour enlever mes chaussures, les rincer et changer mes chaussettes, car j’ai une envie terrible de me retrouver au sec. Grosse erreur, car les plages et les pieds dans l’eau, ce n’est pas encore fini. Dès les dernières plages, on distingue au loin, derrière les champs où paissent tranquillement des vaches, la montée des éoliennes que nous allons emprunter après le 40e km.

En attendant, se succèdent sentiers côtiers ombragés, plages, routes et champs de cannes à sucre qui nous emmèneront rapidement sur cette portion « roulante » à Sainte-Rose, marquant la fin de cet épisode sablonneux.

De Sainte Rose à la base de vie (38 à 56) : Après le ravitaillement de Sainte-Rose, une ascension d’environ 400 mètres nous attend. Au sommet de la « montée des éoliennes », aux alentours du 43e kilomètre, la vue sur toute la côte nord de Basse-Terre est sublime. La récréation est terminée, on ressort les bâtons et c’est reparti pour la gadoue, bien que dans une moindre mesure, au cœur de la forêt tropicale. Ça grimpe !

Je suis impressionnée par cette nature luxuriante, encore plus par le bruit des insectes et des grenouilles : « c’est flippant ! » J’appréhende la nuit, mais j’en suis encore loin. Pour l’instant, c’est plutôt l’heure du goûter.
Racines, pierres, boue, ravines, mais aussi quelques mono-traces qui permettent malgré tout de courir ou plutôt « courotter ». Cette portion est exigeante, mais agréable et ombragée. C’est ainsi que nous arrivons, après une descente où il faudra encore s’accrocher aux branches, au ravitaillement express de Sofaïa, au 47e km.

Ici, certains coureurs commencent franchement à tirer la langue, tandis qu’une autre belle montée, suivie d’une longue et exigeante descente technique, nous attend avant de retrouver la terre ferme et de sortir enfin de ce nouvel enfer de boue.
Mon objectif est d’arriver à la base de vie avant la nuit, mais ces 10 km avant d’atteindre Bone vont sembler interminables. Cependant, j’ai suffisamment d’énergie pour courir sur cette agréable portion de route bordée de superbes cases créoles colorées qui nous mènent vers l’oasis tant espérée. Et il fait encore jour ! Objectif atteint : j’ai dépassé quatre féminines sur cette dernière portion, la forme est là et je respecte mes temps. Jusqu’ici, tout va bien !

De Bone au finish :
Une nuit seule dans la forêt tropicale
Bone à Ravine Chaude (56 à 69) : À la base de vie, les bénévoles sont aux petits soins, et au menu, les coureurs ont le choix : pâtes, lentilles, riz, poulet… Je récupère mon sac de délestage et m’installe sur un des lits de camp installés sous des tonnelles. Je file au robinet d’eau, pieds nus, en short et brassière, et je me rince complètement. Je vais me changer de la tête aux pieds, y compris les chaussures, en prenant soin d’appliquer de la crème anti-frottement sur mes pieds déjà bien meurtris par la boue et le sable on ne peut plus corrosifs.

Pendant que je prends mon repas, je charge mon téléphone et change les batteries de ma frontale. Je récupère mon matériel obligatoire (+batterie, frontale de secours) que je mets dans le deuxième sac d’hydratation, tout propre et déjà chargé des calories nécessaires que j’ai prévu pour les derniers 44 km. Prévoyante la traileuse vous allez me dire ! Mais pas tant que ça ! je vous laisse découvrir la bêtise qui a faillit me couter cher….
J’ai fait le bon choix, car cette dernière partie sera particulièrement technique et exigeante. Moi qui pensait avoir vécu le pire sur les 18 premiers km, et bien non ! Pas de répit sur l’UTDG et ce jusqu’à la ligne d’arrivée.
Ici, de nombreux coureurs bénéficient de l’assistance de leurs proches, car beaucoup sont venus en famille. D’autres se font soigner les pieds, et pour certains, cela se traduira par un rapatriement vers Petit-Bourg.
Après trois quarts d’heure, je repars toute neuve mais seule, dans la nuit qui commence à tomber. J’ai pas mal d’appréhensions, mais je filme et parle toute seule… ça me rassure. Donc, merci de visionner la vidéo sur notre chaine YouTube Corff Mag, de la liker et de vous abonner chers lecteurs. Merci 😉

Les festivités de la nuit ne font que commencer : des ravines, des pentes très raides et de la boue de la boue dans cette partie très technique.
Ravine chaude à INRA Duclos (69 à 78,5) : La fatigue commence à se faire sentir, mais c’est la solitude dans cette nuit pourtant chaude et claire qui me pèse. Voir le sourire des bénévoles au ravitaillement me fait énormément de bien.

Au 76ieme kilomètre c’est le coup de bambou ! Je reçois un message de Serge qui m’annonce que le médecin de course ne le laisse pas repartir [vomissement, tension à 9 … grosse galère pendant plusieurs kilomètres] Premier DNF pour lui. Il est au ravitaillement d’INRA Duclos depuis plusieurs heures. Je ne suis qu’a quelques kilomètres mais ils seront interminablement corsés.

INRA Duclos à Tambour (78,5 à 90) : Enfin arrivée je m’empresse d’aller voir mon acolyte d’Ultra avec j’avoue un peu d’espoir de le voir repartir avec moi mais non ! Il m’encourage de son lit de fortune et me booste pour aller chercher la 6ieme féminine qui vient de passer. Ce n’est pas mon coach pour rien !
Mélange de coca/eau dans une flasque et eau gazeuse dans l’autre, je repars rapidement. J’ai n’ai pas d’autre choix que de finir. Je file bon train avec une cible en tête. Tiens, un p’tit barrage avec pas mal de courant à traverser… la fatigue et la nuit amplifie ma crainte de traverser mais je foncerais sans réfléchir trop longtemps.

Je me sens très seule, et ça commence un peu à partir en cacahouète dans ma tête. Je crois voir une vache aux petits yeux brillant dans cette belle nuit hostile alors que c’est un pauvre arbre avec une rubalise réfléchissante.

Ici, ce n’est plus des flaques mais des piscines de boue. Mais j’avance « petit pas petit pas » et rattrape Joeline gagnante de l’édition 2024 et qui arrive de Guyanne. Elle est accompagnée d’un partenaire d’Ultra éphémère qu’elle ne veut pas abandonner avant le ravitaillement car ils se sont auto-portés jusqu’à là. Enfin du monde ! Et je peux enfin papoter dans cette partie très technique dont les pentes sont équipées en descente comme en montée de cordes. Oui oui, la boue est bien toujours là sous nos pieds.

Tambour à Petit-Bourg (90 à 100) : Nous arrivons toutes les 2 au dernier ravitaillement. Joeline fonce dans la nuit alors que je suis affairée à trouver des toilettes de fortune dans cette jungle. Reboostée à l’idée d’en découdre, mon énergie redescendra aussitôt lorsque ma montre me lâche … La grosse bêtise « lé là » ! : ne pas avoir rechargé ma montre à la base de vie. Pourtant je suis une vieille traileuse ou plutôt une traileuse expérimentée pas d’auto-flagellation à ce stade le la course bien que je peste contre moi-même !

Plus de trace, un sens de l’orientation proche de zéro, et seulement 3 % de batterie sur mon téléphone… Je n’ose même pas sortir ma power bank, craignant de devoir poser mon sac dans cette mare de boue où rien n’est sec. Au cœur de la nuit, je me perds dans la bananeraie, confondant le balisage VTT avec celui de la course. La lucidité m’a abandonnée… une fin d’ultra, comme on les connaît.

Mes jambes s’enfoncent toujours dans cette rivière de boue. La panique s’installe alors que je compose le numéro du PC course, noté sur le bracelet fourni par l’organisation. Après des tours et des détours, je retrouve enfin mon chemin, mais je manque encore une balise et me retrouve à errer dans la forêt, traversant plusieurs fois une rivière. Pardon, José, qui essaie de me guider par téléphone ; ici, on appelle ça « une ravine » en Guadeloupe !

Malgré tout, je parviens à retrouver l’asphalte de Petit Bourg.

À 6h du matin ce dimanche 9 mars, l’arche se dresse devant moi, et je vois Serge, revenu de l’enfer. Je suis finisher de l’Ultra Trace de Guadeloupe 2025, avec un temps de 26 heures. [35ème au classement général, 7ème femme]

L’after UTDG
Remises des prix et Résultats
Dimanche 18 heures, le speaker annonce les derniers arrivants du T55, les bénévoles s’affairent autour du ravitaillement d’arrivée et pour préparer la remise des prix. José et Johan le directeur de course dont les 2 nuits blanches ne semble pas l’avoir épuisé sont là.
Il n’y aura que 59 finishers sur l’UT 100 sur les 83 partants soit 29% d’abandons dont 1 des favoris Sangué Sherpa.
Félicitation à Tristan HUIN qui remporte dans un temps stratosphérique cette UT 100 en 14H21 avec 1h30 d’avance sur Paul Bouffet en 15H51. Enfin Mickael Garcia complète le podium Masculin en 16h46.
Chez les féminines, Un grand bravo à Maité Galipeau-Theberge championne locale aussi qui se place en 6ieme position de la course en 18H55 avec une heure d’avance sur Charlotte Devesse. Laetitia Viry la 3ième féminine clôturera en 22h44.
Tous les résultats ici
Bravo à tous les vaillants coureurs sur l’ensemble des courses de l’UTDG 2025
Un immense merci à l’association TANBOU RANDO, à José pour faire perdurer cette magnifique manifestation, à Johan pour cette trace des plus épicées, et à tous les bénévoles qui ont contribué à cette aventure.
Venez découvrir le trail guadeloupéen ! Nous vous promettons une expérience extraordinaire

Où se détendre après la course ?
Pour conclure cet article, nous vous emmenons à la découverte de Grande-Terre, en partageant quelques idées touristiques après notre aventure.
Pour terminer notre séjour, nous avons choisi de poser nos valises au Créole Beach Hôtel à Gosier. Ce choix s’avère idéal, car Gosier est non seulement central, mais également proche de l’aéroport et très animé ce qui en fait un lieu incontournable à Grande-Terre.

Parmi les merveilles de l’île que nous avons sélectionnées pour clore ce voyage de presse, une journée en catamaran pour visiter le Grand Cul-de-Sac marin au départ de Baie Mahault est à ne pas manquer. Pour environ une centaine d’euros, déjeuner et ti-punch inclus, vous pourrez profiter d’une expérience magique, avec un arrêt pour faire du snorkeling autour d’une épave, siroter l’appétif les pieds dans l’eau turquoise à l’îlet Caret avant un déjeuner à bord. Le paradis ! Un grand merci à Azimut Croisières pour cette belle journée.

Si le temps le permet, vous pourrez également dénicher de bonnes options pour visiter Marie-Galante ou Les Saintes, pour parfaire votre expérience en Guadeloupe qui regorge de trésor à explorer.
Nous avons consacré une journée pour :
- Nous rendre à Saint-François, à la pointe des Châteaux, une péninsule sauvage et aride d’environ 11 km située à l’extrémité est de Grande-Terre. Là, vous pourrez admirer une vue magnifique depuis la Grande Croix. Cette randonnée est accessible à tous. Un pur moment d’émerveillement.

- Sur notre chemin vers Saint-François, nous avons fait une halte au marché de Le Moule, un lieu authentique et coloré où se mêlent les odeurs d’épices. C’est l’endroit idéal pour dénicher de la vanille, des épices et des souvenirs à ramener chez vous.

- De Saint-François, nous avons longé la côte est pour ensuite basculer vers Port-Louis en fin de journée, parfait pour admirer le coucher de soleil tout en se relaxant avec un bon cocktail sur la plage du souffleur.

Avant de quitter l’île, nous ne pouvions pas faire l’impasse sur Sainte-Anne, avec sa plage de sable blanc où nous avons savouré un dernier bokit accompagné d’une bière locale.


En résumé, Grande-Terre et ses alentours offrent une multitude d’activités et de paysages à découvrir et vous n’aurez que le choix du roi.
L’UTDG devient donc une parfaite « excuse » pour visiter La Guadeloupe car, que ce soit par le biais de ses plages paradisiaques, de ses marchés animés, ses distilleries, ses randonnées spectaculaires ou la gentillesse des Guadeloupéens, chaque moment passé ici vous laisserons des souvenirs inoubliables. Quant à l’UTDG une trace indélébile…surtout pour votre machine à laver 🙂

Nous espérons que cet article vous aura permis de bien appréhender ce qu’est le Trail Guadeloupéen avec cette belle proposition de TANBOU RANDO et l’équipe de José Losbar qui nous aura fait voyager sur les exigeants sentiers du nord basse terre.
Nous vous invitons vraiment à venir découvrir la diversité et la magie des « traces » Guadeloupéennes en 2026, seul, en famille ou entre amis car quelle que soit la formule choisie, qu’elle que soit le format de course, vous ne vous en sortirez pas sans avoir envie d’y retourner.
N’hésitez pas à nous contacter : l’équipe de Corff Mag sera ravie de répondre à vos questions et de vous aider à préparer votre prochain voyage en Guadeloupe pour l’UTDG.
